A propos de l'association
Née d’une envie de partager des moments privilégiés au contact de la nature, l’association l’Atelier Bota a pour vocation de faire découvrir la botanique et l’environnement méditerranéen pour tout public (aussi bien des enfants, adolescents, étudiants, adultes, professionnels).
Depuis l’an 2000, les membres de l’association sillonnent la région aixoise à la recherche de lieux “magiques” ou tout simplement méconnus voire oubliés.
L’Atelier Bota propose aussi des activités nature en partenariat avec l’association Nature en Soi :
"Une super association"
Manifeste de l’Atelier Bota :
En ce mois de janvier, il est 16 heures. Je profite des derniers rayons du soleil hivernal, assise sur une chaise de jardin. J’écris pour fixer mes idées, mes idées fixes sur mon besoin essentiel de connexion avec la Nature.
Lorsque le soleil aura terminé sa course derrière la bâtisse des voisins, je devrai me résoudre à rentrer car l’humidité et le froid seront trop prégnants pour que ce moment en extérieur continue à être réjouissant, sans avoir à se camoufler et s’emmitoufler sous des couches de vêtements.
Le soleil est mon premier lien avec la Nature, même à travers une fenêtre il m’invite à mettre le nez dehors. Un besoin irrépressible ! Un sentiment d’avoir gâché une partie de la journée si je ne viens pas le saluer. Certains le font à la manière des yogis, moi c’est en exposant mon visage à sa lumière et sa chaleur.
Cette nécessité viscérale de nature n’est pas chevillée qu’à mon corps. Depuis des millénaires, l’être humain a besoin de Mère Nature. Elle n’est pas qu’un réservoir de nourriture, d’énergie, de matériaux. Nous en faisons partie intégrante et n’en déplaise aux philosophes qui distinguent culture et Nature. Se relier à notre origine primaire est toujours bénéfique pour l’âme, ne serait-ce qu’à travers un bouquet de fleurs, un chant d’un oiseau que l’on perçoit lorsque la fenêtre de notre bureau est ouverte…
Se reconnecter à la nature serait-ce une solution au chaos moderne qui nous envahi ? Une soupape ?
De tout temps les philosophes se sont questionnés sur notre lien à la Nature. Même sans être un intellectuel, un rat des bibliothèques qui théorise sur le sujet (ce qui est d’ailleurs paradoxal pour moi de choisir un tel lieu pour ce sujet de réflexion), il suffit juste d’observer l’émerveillement des jeunes enfants face à un papillon qui butine, les tourbillons d’une rivière ou la forme originale d’un caillou. Cet émerveillement peut s’éclipser dans le temps pour certains. Mais notre âme d’enfant refait surface, régulièrement ou occasionnellement, selon notre degré d’ancrage à la civilisation technologique.
Depuis des millénaires, nous savons que la présence de la Nature est bénéfique à notre santé, voire guérit. Même la vitamine D ne peut être synthétisée par notre corps sans exposition au soleil. De façon moderne, nous avons trouvé différents noms à cette nécessité et aux bienfaits de la Nature : hortithérapie, « shinrin-yoku » (« bain de forêt » en japonais), sylvothérapie… A l’inverse, des scientifiques ont décrit le syndrome du manque de nature (R. Louv), l’extinction de l’expérience de nature (R. Pyle et J. Miller) et même l’amnésie environnementale générationnelle (P. Kahn).
Le retour à la terre, illustré par les soixante-huitards ou plus récemment par des urbains fuyant les confinements liés au Covid 19, est un phénomène qui revient cycliquement. L’être humain est tiraillé entre le confort de la vie moderne et le besoin de Nature. Cette dualité culture/Nature est une croyance occidentale. Pour moi, il n’y a pas réellement de frontière entre ces deux mondes. L’espèce humaine est issue de la Nature. Certes, l’Homme la transforme, s’en éloigne mais le lien est toujours là, tel un cordon ombilical qui connecte l’enfant à venir et sa mère.
Il est vrai que l’on a oublié (ou non appris) des choses aussi simples et banales que prendre un insecte dans la main, nommer la plante qui pousse à nos pieds et en nommer les vertus, reconnaître le chant des oiseaux dans un jardin. Mais rien ne nous empêche de combler ce manque.
Au fait, quand est-ce la dernière fois que vous avez dormi à la belle étoile ? Observé la Lune ? Vous vivez peut-être ce que l’écologue et écrivain américain Robert M. Pyle, nomme en 1993 l’extinction de l’expérience ou la perte des liens directs et réguliers avec le monde vivant. Cette extinction ne se résume pas à la perte des bienfaits d’une stimulation naturelle. Elle se traduit également par une série de désaffections aux conséquences pouvant être désastreuses à l’échelle mondiale. Tandis que les villes et les banlieues renoncent à leur diversité naturelle et que leurs habitants vivent un éloignement grandissant de la Nature, leur sensibilité recule. De là, une apathie à l’égard des problèmes écologiques et, inévitablement, une dégradation de l’habitat commun. C’est ainsi que la disparition d’espèces communes dans notre voisinage immédiat peut être aussi tragique que la perte totale d’espèce rares. Les personnes qui se sentent concernées protègent; celles qui ne savent pas balaient d’un revers de la main cette problématique écologique et n’agissent pas.
Alors que l’usage exagéré des technologies numériques favorise l’anxiété, la dépression et les troubles de l’attention, de nombreuses études scientifiques prouvent qu’au contraire passer du temps dans la Nature restaure nos capacités cognitives et diminue notre stress. David Strayer, chercheur à l’Université d’Utah, explique que le cortex préfrontal, le centre de commandement du cerveau, sur-sollicité par l’usage d’Internet et des réseaux sociaux, est en état d’alerte quasi permanent. Cependant il se met au repos quand l’être humain est dans un environnement naturel, entraînant un équilibre des ondes cérébrales thêta, et favorisant la créativité, la connexion émotionnelle et même l’intuition.
Puisque ce besoin d’être en contact avec la Nature est si primordial, en ce début de nouvelle année, mettons en œuvre cette résolution :
Pas une semaine sans mettre le nez dehors et sans saluer Mère Nature !
Faisons sortir les enfants (en Europe, pour 75 % d’entre eux, le temps de jeu en plein air est moins élevé que celui accordé aux détenus des prisons) pour leur offrir un bien-être psychologique et des capacités cognitives accrues!
Trets, le 21 janvier 2022